Association générale de l'Internat de Lyon
L’AGIL regroupe les Internes et anciens internes de spécialité ou de médecine générale qui ont réalisé leur Internat de Médecine à Lyon, et a ouvert depuis mars 2024 la possibilité d’adhérer à tout médecin sympathisant. L’Association Générale de l’Internat des Hospices Civils de Lyon (ou AGIL) a pour objectifs de défendre l’Internat et de resserrer les liens entre toutes les générations.
Les activités de l’AGIL se sont développées au fil du temps et des besoins de ses membres. Depuis de nombreuses années, l’AGIL a ainsi pour mission, en coopération avec le Syndicat Autonome des Internes des Hôpitaux de Lyon (SAIHL) et le Syndicat Autonome des Chefs de Clinique Assistants de Lyon (SACCAL) devenu Jeunes Médecins Auvergne-Rhône-Alpes, de gérer la Bibliothèque Scientifique de l’Internat. En complément de cette activité, l’AGIL propose à ses membres plusieurs offres d’aide à la publication scientifique (ateliers de rédaction médicale, aides financières), un accompagnement pour les thèses des Internes (Parcours d’Aide à la Publication de l’AGIL) ainsi qu’un service de recherche bibliographique.

L’AGIL a également géré jusqu’en 2018 le prix Bouchut pour récompenser les travaux de recherche clinique réalisés par des Internes de Lyon en exercice. Depuis 2020, le prix Bouchut a été remplacé par le Prix d’Excellence de l’Internat de Lyon.
L’AGIL s’efforce également d’entretenir la vie associative de l’Internat grâce à la tenue d’un Annuaire de l’Internat, la publication d’un bulletin de liaison (Le Crocodile), ou encore l’organisation d’évènements telle la Revue des anciens internes. Tous les membres de l’AGIL reçoivent d’autre part, grâce à une liste de diffusion, des informations issues d’une veille documentaire réalisée sur des thèmes d’actualité. Cela se traduit par l’envoi d’une lettre d’information hebdomadaire (L’AGIL communique).
L’AGIL diversifie ses outils numériques en étant présente sur les réseaux sociaux avec notamment un groupe privé Facebook, exclusivement réservé aux Anciens Internes de Lyon, pour favoriser échanges et discussions entre toutes les générations. Vous pouvez aussi nous suivre sur notre compte LinkedIn.
Les activités de l'AGIL
Historique
Découvrez dans cette rubrique, quelques informations sur l’histoire liée à l’Association :
L'Internat et l'AGIL
542 : une tradition prétend que l’Hôtel-Dieu fut fondé à cette date par le roi Childebert et la reine Ultrogothe.
12e siècle : l’Hôtel Dieu primitif remonterait en réalité à cette période, lorsque les frères Pontife entreprirent vers 1184 la construction d’un pont sur le Rhône et annexèrent un petit hôpital pour recevoir les voyageurs pauvres ou malades.
De l’ancien Hôtel-Dieu de notre dame de pitié du Pont du Rhône où Rabelais exerça ses fonctions de médecin de 1532 à 1534, il ne reste plus rien.
17e et 18e siècles : l’Hôtel-Dieu, tel que connu de nos jours, est bâti en deux étapes.
1739 : création du concours pour le recrutement des "garçons chirurgiens" qui deviennent en 1793 les "chirurgiens internes". Chaque hôpital recrutait ses internes par un concours particulier.
1825 : le concours devient commun pour l'Hôtel-Dieu et la Charité, les autres hôpitaux s'y adjoignent plus tard. C'est donc à cette date que peut être fixé la naissance, dans sa forme actuelle, de l'Internat des hôpitaux de Lyon.
1852 : la Société du Tiercelet est fondée. Ce n'était pas, à proprement parler une société : il s'agissait d'un banquet annuel que quelques amis seulement avaient organisé en souvenir de la vieille maison du Tiercelet (ancien logement des internes des hôpitaux de Lyon autrefois situé à l'angle des rues de la barre et Bellecordière ; 1806-1887). Au cours de cette réunion, il était procédé à un vote par bulletin secret pour l'élection des nouveaux membres adhérents. C'est peu dire qu'il s'agissait d'un cadre étroitement fermé et cette société devait périr par son exclusivisme en 1902.
1879 : lors de son banquet d'adieux au restaurant Monnier, la promotion de 1875 prit l'initiative d'une société "largement ouverte et qui pourrait étendre son action plus loin que l'organisation d'un banquet annuel". Telle fût l'origine de la Société des Anciens Internes.
1881 : en Octobre se tint la première réunion consultative au restaurant Casati. La Commission y apportait un projet d'organisation définitive. Les points essentiels étaient une large admission à tous les anciens internes, l'absence de cotisation, ou encore l'obligation de répondre à la convocation annuelle du banquet sous peine d'amende. Rapidement la Société des Anciens Internes prospéra. Au quatrième banquet, en 1884, elle comptait ainsi 164 membres.
de l'Internat
1923 : la Société des Anciens Internes correspond toujours en définitive à un dîner annuel sans liens de solidarité bien établis. Il fallait voir plus large et mettre en place une société régulièrement constituée, avec droits légaux, analogue à celle que possède toute grande Ecole. Au banquet de Novembre, le bureau de la Société des Anciens Internes adoptera ainsi le principe de statuts perfectionnant ceux de la société, en vue de la formation d'un large groupement plus coordonné, dans lequel entraient anciens internes et internes en exercice. Dès lors, l'Association Générale de l'Internat était née.
1924 : en Avril, l'Association Générale de l'Internat des Hospices Civils de Lyon est fondée. Elle a une existence légale et propose tout un programme d'action. C'est ainsi que le premier numéro du bulletin de liaison de l'association, nommé "Le Crocodile", est publié. La devise pour l'association que propose alors son premier président, le docteur Barthélémy Lyonnet est : "Mieux nous connaître, pour mieux nous estimer, mieux nous aider".
1930 : l'Association est reconnue d'utilité publique le 27 Novembre.
2010 : l'Hôtel-Dieu ferme ses portes et l'AGIL est accueillie au sein de l'Hôpital Edouard Herriot.
La légende du Crocodile
« Le crocodile illustre le lien entre l’histoire de l’Hôtel-Dieu et celle de l’internat des hôpitaux de Lyon. »
Avant de se balancer sous la coupole du grand Dôme de l’Hôtel-Dieu, le légendaire crocodile était suspendu dans la chapelle du Saint-Esprit, située sur la première pile du pont de la Guillotière. Lors de la démolition de cette chapelle, en 1772, cet animal fut transporté à l’Hôtel-Dieu. Il séjourna alors dans ce lieu jusqu’en 2010, date de fermeture de l’édifice et de déménagement de l’AGIL à l’Hôpital Edouard Herriot. Plusieurs légendes entourent l’origine de ce fameux crocodile. En voici l’une d’entre elles, trouvée grâce aux recherches de Jean Lacassagne(1) qui la considérait comme « la plus attrayante, la plus pittoresque ». Il s’agit de la légende relatée en 1830 par Etienne Dagier(2) :
« Un crocodile est suspendu à la coupole ; et comme les regards s’y fixent avec curiosité, on sera peut-être bien aise d’en connaître l’histoire.
En 1745, cet animal amphibie avait remonté le Rhône et était parvenu jusqu’au pont de la Guillotière. Il s’était arrêté à la dernière arcade qui joint la rive gauche du fleuve, en face du faubourg. Il paraît, s’enfonce, et aussitôt qu’il aperçoit des barques, il s’élance rapidement sur elles, les renverse, et les hommes qui les montent deviennent la proie facile de sa voracité ; aussi la navigation n’offre-t-elle que des périls si certains et si imminents, qu’on est forcé d’en interrompre le cours.
L’épouvante est générale; les armes à feu ont été inutilement employées, et dès-lors plus d’espérance d’être délivré du monstre. Mais deux hommes condamnés, en expiation de leurs forfaits, à la peine capitale, vont bientôt faire renaître cette espérance : ils offrent de tuer le monstre, si toutefois leur grâce est le prix de leur victoire ; et cette offre est acceptée avec la condition qui y est attachée, malgré la répugnance qu’elle peut causer. Mais comment vont s’y prendre les deux condamnés ? Le voici : ils s’arment de longues piques, et font provision de sable très-fin. Ils montent, ainsi préparés, sur une barque ; ils voguent lentement et avec précaution, l’un tenant sa pique en arrêt, l’autre une poignée de sable : mille et mille regards empressés et inquiets les suivent dans le trajet, et les cœurs palpitent dans l’attente de l’événement. Ils arrivent enfin à la fatale pile du pont, et restent une minute en observation.
L’agitation de l’eau annonce le combat : déjà le monstre a tracé des sillons ; il s’avance, se dresse et se dispose à attaquer la barque, lorsque l’un des combattants lui jette aux yeux sa poignée de sable, tandis que l’autre lui porte un premier coup de lance. L’animal devient furieux, sa proie lui échappe, il ne la voit plus ; son attitude est chancelante, sa marche irrégulière, ses efforts ridicules et inutiles ; il cherche un point d’appui pour se débarrasser de la matière qui cause sa soudaine cécité ; et ce point d’appui est la pile qui lui sert de retraite : il grimpe hardiment à la partie supérieure, et y fait toutes sortes de mouvements qui manifestent ses souffrances et son inquiétude : pendant ce temps les piques des deux combattants le percent en plusieurs endroits et lui arrachent enfin la vie, aux applaudissements d’une foule innombrable de spectateurs. Sa dépouille est suspendue à la voûte de la chapelle du St-Esprit, et ensuite à la coupole du dôme de l’Hôtel-Dieu. »

C’est ainsi que la vaillance de l’animal, avec celle du courage des hommes pour sauver le peuple, devient le symbole de la force de l’internat dans sa mission de soins et de protection. Son emblème lui donnera plus tard son titre au bulletin de l’Association Générale de l’Internat de Lyon (AGIL).
Quelle que soit la légende retenue sur le crocodile de Lyon, celui-ci est devenu le symbole de l’Internat lyonnais. D’ailleurs, depuis la création de l’AGIL en mai 1924, le bulletin de liaison de l’association a pris comme nom « Le Crocodile », mais ceci est une autre histoire… que nous vous laissons le plaisir de découvrir.
(1) Le Crocodile. Association Générale de l’Internat des Hospices Civils de Lyon. Mai-Juin 1924 – n°1. Lyon.
(2) DAGIER, Etienne. Histoire chronologique de l’Hôpital Général et Grand Hôtel-Dieu de Lyon. Tome II. Lyon : Rusand, 1830. 551 p.